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IDHAE L’bservatoire Mondial des Droits de la Défense et des
violations des droits des avocats
Observatoire – Ce mois-ci... Observatory - This month...
MAROC – 8
février 2018
Pour ses écrits dans 114 messages sur
Facebook référencés dans le dossier qui servaient de fondement à l’accusation,
l’avocat du « Hirak » du Rif,
Abdessadek El Bouchtaoui
condamné, le 8 février 2018, à 20 mois de prison par le tribunal d'Al Hoceima.
Abdessadek El Bouchtaoui, l’un des avocats du collectif de défense des
détenus du « Hirak » du Rif, a condamné, le
8 février 2018, à 20 mois de prison par
le tribunal de première instance d'Al
Hoceima.
Il avait dû
comparaître le 25 janvier 2018, pour "outrage à des fonctionnaires et
membres des forces publiques d'entrave à leur travail", "menaces et
insultes "," Mépris des décisions de justice "," incitation
à la commission de délits et de crimes "," participation à
l'organisation d'une manifestation non autorisée et interdite ", et"
appel à participer à une manifestation interdite ". L’audience qui a
débuté à 10h30 et c’était 'terminée à 20h30 au Tribunal de première instance
d'Al-Hoceima.
Pendant le procès, Abdessadek El Bouchtaoui a été
interrogé sur chacun de ses 114 messages
sur Facebook référencés dans le dossier qui servaient de fondement à
l’accusation. Les messages évoquaient l'arrestation judiciaire des activistes
de Hirak, la condamnation disproportionnée des
manifestants, les violations de la liberté d'expression et le recours excessif
à la force à la suite des manifestations.
À l’origine de la
procédure, il avait été convoqué, le 9 août 2017, par la brigade nationale de
la police judiciaire (BNPJ) de Tétouan, alors qu’il accomplissait une démarche judiciaire
avec des membres de la famille, pour
demander la récupération du corps d'Emad El-Attabi.
Abdessadek El Bouchtaoui a notamment écrit sur sa page Facebook, « Les
voix libres, les plumes libres et tout militant des droits de l’Homme sont
automatiquement ciblés. C’est pour cette raison que j’ai été convoqué pour
comparaître d’urgence devant la police de Tétouan ». Il a ajouté que « cela est en relation avec les efforts que je
déploie, les déclarations que j’accorde et les posts
que je publie sur ma page Facebook dans le cadre de la loi, la constitution et
les conventions internationales signées pour la défense de mes frères du Rif et
les détenus du Hirak populaire ».
Le mouvement
citoyen « Al Hirak » (mot arabe signifiant «
mouvement »), à Al Hoceima, dans le Rif
marocain, est accusé par le pouvoir
d’être financé par l’étranger ou encore d’avoir des vues séparatistes
par rapport au pouvoir central. Il est également taxé d’accointance avec les
milieux religieux radicaux, ce que le Mouvement conteste formellemment.
Abdessadeq El Bouchtaoui est un défenseur des droits de l'homme et un
avocat qui représente des activistes à Al-Hoceima, accusés de protestation. Il
est également l'avocat de la famille d'Emad El-Attabi, décédé à la suite d'affrontements entre la police
et des manifestants lors de manifestations en juillet 2017 qui ont fait plus de
quatre-vingts blessés. Abdessadeq El Bouchtaoui a dénoncé l'usage excessif de la force par les
forces marocaines contre des manifestants non violents et les restrictions à la
liberté d'expression et de réunion. Il est également le co-fondateur de
l'Association nationale pour les droits de l'homme au Maroc..
"
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En
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