Les Kurdes

Après la fin de la première guerre mondiale en 1920, le Traité de Sèvres prévoit la constitution d'un état kurde indépendant, mais celui-ci est rendu caduc trois ans plus tard par le Traité de Lausanne. Les puissances alliées accordent l'annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel état turc, le reste étant réparti entre l'Iran, l'Irak et la Syrie. Dès 1924, la Turquie promulgue une loi qui interdit toutes les écoles, associations et publications kurdes. L'existence du peuple kurde est niée et sa langue interdite. Des centaines de milliers de Kurdes sont déportés et massacrés.

 

Depuis 77 ans, le Kurdistan est le théâtre d'une purification ethnique, dans une indifférence quasi-générale, alors que les Kurdes sont près de 20 millions en Turquie où ils représentent 26 % de la population.

Le peuple kurde est perpétuellement confronté à l'exode, la destruction des villages, la torture, les assassinats. Près de 6.000 villages ont été détruits par les forces armées turques, plus de 6 millions de personnes ont été contraintes à abandonner leurs terres. Les rapports des organisations humanitaires sont alarmants, mais les massacres continuent dans l'indifférence de l'Occident, malgré les efforts des défenseurs des Droits de l'Homme : aucune organisation internationale ne peut exercer en Turquie en faveur des kurdes et les responsables des associations locales sont continuellement arrêtés, emprisonnés et torturés quand ils ne sont pas assassinés.

Les Kurdes doivent de plus faire face aux mines anti-personnelles (plus de 25.000), aux bombardements, aux violences commises systématiquement par les forces armées, aux viols, aux tortures physiques et psychologiques. La guerre au Kurdistan c'est plus de 36.000 victimes, 6.000 villages détruits, plus de 10.000 prisonniers politiques, des milliers de disparus, des dizaines de milliers de victimes de tortures, l'exil...

Malgré de timides avancées sous la pression européenne, la Turquie ne propose pas de solution à la question kurde.


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