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COLOMBIE
Menaces contre
Me Alirio
URIBE MUÑOZ,
avocat
spécialisé dans la défense des droits humains
AVRIL 2001 - L'INSTITUT lance un appel urgent : :
Dans un communiqué publié à
Londres, le 6 avril 2001, Amnesty International se déclare très préoccupé pour
la sécurité de Me Alirio Uribe Muñoz,
avocat spécialisé dans la défense des droits humains
d'autres membres de l'association Corporación Colectivo de Abogados "José
Alvear Restrepo"
Ayant appris qu'une personne
soupçonnée d'avoir pris part à une tentative d'assassinat sur la personne d'un
responsable syndical se trouvait en possession d'informations sur Me Alirio
Uribe Muñoz, Amnesty International craint pour la vie de cet avocat spécialisé
dans la défense des droits humains.
Des enquêtes judiciaires ont mis en
évidence l'implication de plusieurs policiers et militaires, en service actif
ou en retraite, dans l'attentat perpétré en décembre 2000 contre Wilson Borja
Díaz (voir l'AU 387/00, AMR 23/104/00 du 21 décembre 2000). Une
photographie de Me Uribe, ainsi que des informations sur son
domicile et son lieu de travail, a été trouvée au cours d'une perquisition chez
l'un des suspects, un caporal en retraite qui aurait des liens avec les
services de renseignements. Tout comme Wilson Borja, Me Uribe
était désigné nommément sur trois listes noires circulant à Bogotá.
Les résultats de ces investigations
laissent aussi à penser que ce même groupe de suspects est impliqué dans d'autres
meurtres ou attentats commis contre des personnalités politiques de premier
plan en Colombie.
Alirio Uribe Muñoz est membre de
l'association Corporación Colectivo de Abogados "José Alvear Restrepo" (Collectif
d'avocats " José Alvear Restrepo "), basée à Bogotá, qui intervient
dans les affaires relatives aux droits humains.
Il a longtemps fait l'objet de
manœuvres de harcèlement, qui se sont multipliées au cours des derniers mois.
Il a été suivi à plusieurs reprises par des motards dont les véhicules étaient
dépourvus de plaque d'immatriculation. Après avoir fait paraître un rapport
dénonçant l'existence de liens entre les forces de sécurité et certains groupes
paramilitaires illégaux à Barrancabermeja, dans le centre du pays, il a
commencé à recevoir des appels téléphoniques suspects.
Alirio Uribe Muñoz enseigne le
droit à l'université, où des menaces contre plusieurs professeurs, mentionnant
le Collectif d'avocats, ont circulé sous forme de tracts.
D'autres membres de l'association
ont également fait l'objet de menaces, notamment l'avocat Oscar Rodas Villegas.
En janvier 2001, sa compagne a été contrainte à monter à bord d'une voiture.
Ses ravisseurs l'ont bâillonnée et lui ont bandé les yeux, avant de l'emmener
dans une maison où ils l'ont rouée de coups. Ils l'ont laissée partir, en la
chargeant de faire savoir à Oscar Rodas Villegas qu'il devait renoncer à ses
activités (voir l'AU 31/01, AMR 21/012/2001 du 2 février 2001).
Le Collectif d'avocats a demandé à
la Commission interaméricaine des droits de l'homme de l'Organisation des États
américains de veiller à ce que le gouvernement colombien garantisse la sécurité
d'Alirio Uribe Muñoz.
INFORMATIONS GÉNÉRALES
De nombreux avocats spécialisés
dans la défense des droits humains ont été tués en Colombie, tandis que
d'autres, craignant pour leur vie, ont été contraints à l'exil. Les défenseurs
des droits fondamentaux qui tentent d'obtenir la comparution en justice des
auteurs présumés de violations, et de dénoncer les liens existant entre les
forces de sécurité et les groupes paramilitaires, sont fréquemment eux-mêmes
pris pour cibles.
Les formations paramilitaires
soutenues par l'armée ont tué plusieurs milliers de civils au cours des cinq
dernières années, et continuent de commettre de graves violations des droits
humains en bénéficiant d'une impunité quasi totale.
ACTION RECOMMANDÉE :
télégramme / fax / aérogramme / lettre par avion (en espagnol ou dans votre propre langue) :
- appelez les autorités
colombiennes à prendre sans délai les mesures nécessaires pour assurer la
protection de Me Alirio Uribe Muñoz ;
- dites-vous préoccupé par le
fait qu'une personne soupçonnée d'implication dans la tentative d'assassinat
commise sur la personne de Wilson Borja Díaz était également en possession
d'informations sur Me Uribe, et demandez aux autorités de
procéder à une enquête rigoureuse ;
- exhortez-les à prendre sans
tarder les mesures qui s'imposent pour permettre aux autres membres de
l'association Corporación Colectivo de Abogados "José Alvear Restrepo" (Collectif
d'avocats " José Alvear Restrepo ") de mener en toute sécurité leurs
activités légitimes et essentielles en faveur des droits fondamentaux ;
- appelez le gouvernement
colombien à s'acquitter de ses obligations envers les défenseurs des droits
humains telles qu'énoncées dans la Déclaration sur le droit et la
responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et
protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement
reconnus, adoptée par les Nations unies le 9 décembre 1998, ainsi que
dans la résolution sur les " défenseurs des droits de la personne dans
les Amériques " adoptée par l'Organisation des États américains (OEA)
le 7 juin 1999 [AG/RES. 1671 (XXIX-O/99)], et à se conformer aux
recommandations répétées des Nations unies appelant les autorités colombiennes
à prendre des mesures pour garantir la sécurité des défenseurs des droits
humains ;
- demandez instamment aux
autorités de prendre sans délai des initiatives pour démanteler les groupes
paramilitaires, conformément aux engagements pris par le gouvernement colombien
et aux recommandations formulées par les Nations unies.
Les Appels à :
Président de la République : Señor Presidente Andrés Pastrana Arango Presidente de la República Palacio de Nariño Carrera 8 No. 7-26 Santafé de Bogotá, Colombie Fax : + 57 1 336 2109 / 337 1351 Formule d'appel : Excelentísimo Sr. Presidente, / Monsieur le Président de la République, |
Vice-Président de la République : Señor Vicepresidente Gustavo Bell Lemus Alto Consejero Presidencial para asuntos de Derechos Humanos y lucha Contra la Corrupción Cra. 8#7-26, Palacio de Nariño Santafé de Bogotá, Colombie Fax : + 57 1 337 1350 / 337 1351 Formule d'appel : Excelentísimo Sr. Vicepresidente, / Monsieur le Vice-Président de la République, |
Ministre de l'Intérieur |
COPIES À : Collectif d'avocats "José Alvear Restrepo" : Corporación Colectivo de Abogados "José Alvear Restrepo" Apartado Aéreo 33035 Santafé de Bogotá, Colombie |
ainsi qu'aux représentants diplomatiques de la Colombie dans votre pays.
PRIÈRE D'INTERVENIR IMMÉDIATEMENT *
(Source Amnesty International : DOCUMENT PUBLIC ÉFAI – 010079 – AMR 23/012/01 AU 31/01)