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MUSEE DU BARREAU DE BORDEAUX


 

Le Barreau contemporain 1970-2002

    C'est au cours des années soixante-dix, que le barreau aura connu l'éclosion de la modernité. En 1972, où il accueille en son sein les 30 anciens avoués du ressort du Tribunal de Grande Instance, pour former avec eux par "fusion ", la nouvelle profession d'avocat qui porte les effectifs à 206 inscrits au tableau. Puis, sous effet de l'ouverture des échanges européens et internationaux qui l'amènent à créer une section européenne du barreau en 1979, il entreprend parallèlement de se tourner vers l'Europe (jumelages avec la Law Society de Bristol en 1976, avec le Barreau de Liège en 1978, avec l'Illustre Collège des Avocats de Bilbao en 1980, l'ordre de Casablanca en 1981, la Rechtsanwaltskammer de Munich en 1985, et l'Ordine degli avvocati de Florence en 1987) avant de mettre le cap vers l'est en se rapprochant de Sibiu en Roumanie.

    Puis, au milieu des années 1980, fort de quelques trois cents cinquante membres, le barreau choisit la voie de l'aggiornamento et se tourne vers une tradition novatrice trop longtemps jugulée. C'est le choix du renouveau et de l'exploration de nouvelles contrées juridiques. En 1984, les jeunes avocats de Bordeaux seront les premiers en France à bénéficier de stages auprès de la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg, et parmi les tout premiers, à la Cour de Justice des Communautés européennes de Luxembourg. En 1989, Me Stéphane Ambry fondera le CRIC (Centre de Recherche, d'Informations et de Consultations sur droits des Enfants) appelé à un développement constant.

1984

2 mars 1984 - Inauguration du buste de Ludovic Trarieux au Palais de Justice de Bordeaux par Robert Badinter, Daniel Mayer et Jacques Chaban-Delmas à l'occasion de la création de l'IDHBB

    

DEUX ANS DE LA VIE D'UN BARREAU 1984-1985 :En 1984, symboliquement, le barreau invite le garde des sceaux, Robert Badinter, à venir inaugurer le buste de Ludovic Trarieux, dont le sculpteur Pierre Lagènie a fixé les traits dans le bronze. Jeune bâtonnier républicain élu en 1879, l'année où la France se donne définitivement à la République, il était depuis sa mort quatre-vingts ans plus tôt, oublié. A Bordeaux, la tradition orale qui veut que les réputations ne se fassent qu'au palais avait préféré privilégier le souvenir de la trilogie plus conservatrice : Roy de Clotte, Habasque, Peyrecave. Dans le prolongement de l'événement, est créé un institut des droits de l'homme. Il reçoit, outre une mission de recherche et de formation, une tache noble, qui reprend la tradition de défense des libertés du barreau de Bordeaux : décerner tous les deux ans un prix international à un avocat, sans condition de nationalité ou de barreau, qui a "illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes". Il doit porter le nom de "Ludovic-Trarieux ".

    Un an plus tard, en 1985, le premier prix est décerné à un avocat que les avocats bordelais connaissent pas ou peu. Il est alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du sud. "Le prix Ludovic-Trarieux est décerné à un avocat sud-africain", annonçait, en inversant les notoriétés, un entrefilet du Monde. Personne n'ignorera son nom au cours de la dernière décennie du siècle. Il s'appelle Nelson Mandela. Comme le prévoit le règlement du prix, sa fille, Zenani, est invitée à Bordeaux pour recevoir le prix au nom de son père. Il lui est remis, le 28 avril 1985, à l'occasion de la Rentrée Solennelle de la Conférence du Stage, cérémonie rituelle du jeune barreau qui depuis un an a quitté les boiseries dorées de la Première Chambre de la Cour pour prendre ses quartiers dans les Pas-perdus.
1984 un logo pour le barreau de Bordeaux

En 1984, apparaît un nouveau logo : celui du Barreau de Bordeaux. Un nouveau bulletin mensuel de huit à 28 pages : Il aura - record ! - vingt-deux numéros et quatre suppléments. Les circulaires sont numérotées et prennent les couleurs de l'arc en-ciel en fonction de leur objet. Création d'une revue de jurisprudence régionale La Revue de Jurisprudence d'Aquitaine voit le jour. Elle connaîtra trois livraisons dans l'année. En février 85 : Décision de créer un annuaire judiciaire du Barreau de Bordeaux. Un événement :dans les relations judiciaires : la création de la Commission inter-judiciaire permanente (magistrats - avocats) (C.I.P.) à l'initiative du Barreau.
Avril 1985 voit la création de la Médaille du Barreau de Bordeaux gravé par la Monnaie de Paris.

Un nouvel usage naît lors de la prestation de serment : le Bâtonnier reçoit les impétrants et leur famille dans la Salle du Conseil et fait un discours d'accueil. La rentrée a lieu dans la Salle des Pas-Perdus. Pour la première fois de l'histoire de la Conférence du Stage - créée en 1841 - un Garde des Sceaux prononce un discours lors de cette cérémonie.
En décembre l984, pour la Finale du Concours de la Conférence, une nouvelle tradition est instaurée : la finale est publique. Le Bâtonnier décide d'avancer la prestation de serment de janvier à décembre, afin de permettre aux avocats inscrits sur la liste du stage de voter dès la première année.

Le bâtonnier du renouveau titre SUD OUEST Dimanche à Bordeaux

Les activités des hommes ont besoin de lieux à leur mesure. Ce qui manque, dans les années 80, au barreau pour abriter ses services et réaliser ses activités, c'est une maison. Il faut un toit pour les avocats jusque là hébergés dans une partie du Palais de Justice ou depuis 1978, locataires d'un immeuble excentré. Il faut un lieu proche non seulement du palais de justice, mais également de la future cité judiciaire, dont la construction toujours annoncée est toujours repoussée.

Et, cette maison commune doit être assez vaste pour pouvoir développer les activités des divers structures de l'ordre qui se sont démultipliés au cours des années : des services d'assistance de gestion des cabinets au centre régional de formation professionnelle du ressort de la Cour. Il faut un amphithéâtre pour abriter les réunions et les manifestations des avocats.

En juin 1984, le Conseil de l'Ordre donne mandat au bâtonnier d'acheter les locaux de l'ancienne librairie juridique Ulysse Peigne, situé en face du palais de justice (Rue du Maréchal-Joffre). Un programme ambitieux pour un barreau jeune et déterminé est mis en œuvre. Il s'agit de réhabiliter ou reconstruire trois immeubles - dont un doit être rasé - communiquant avec la rue du Hâ. En tout près de deux mille mètres carrés.

La Maison de l'Avocat, construite en 1984-85, siège de l'IDHBB

Dès 1985, commence, sous la direction des architectes Claude-Henri Aubert et Gérard Laporte, un important programme de travaux financés grâce aux réserves accumulées par un ordre parcimonieux au cours des ans et à la souscription d'un emprunt de six millions de francs. En juillet 1985, les fondations sortent de terre. En septembre, le bâtonnier de l'époque peut écrire dans le Bulletin du Bâtonnier : " La grue est si haute qu'on ne saurait l'avoir vue. Le trou se bouche et déjà se surélève. Les avocats un "coffrent " et "bétonnent ". Donc on construit rue du Maréchal-Joffre ". Et il ajoutait : " Avec réalisme. Avec la volonté de gérer l'avenir, malgré les rigueurs ou les contraintes des choix qui engagent ". Le gros œuvre incluant un amphithéâtre d'une centaine de places sera terminée au début de 1986. Mais le barreau répugne à quitter le Palais de Justice. Il faudra sept ans pour que la construction devienne ce pourquoi elle fût conçue.

C'est ainsi qu'en 1984-85, le Barreau de Bordeaux a décidé de construire sa propre " Maison de l’Avocat ", siège de l’INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX, qui abrite de nombreux services et occupe deux immeubles actuellement en cours d’extension, tout près du nouveau Tribunal de Grande Instance dont les locaux d’acier, de verre et de bois ont été conçus par l’architecte britannique Sir Richard Rogers.


Pour en savoir plus : Bordeaux, Lieux de Justice.

Le Palais de l'Ombrière

Le Palais de Justice

Le nouveau TGI

La Maison de l'Avocat

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Pour entrer en contact avec

L’IDHBB

Maison de l’Avocat

18-20 Rue du Maréchal-Joffre

Tel : 05 56 44 20 76 Fax : 06 56 79 14 33

E-mail : idhbb@idhbb.org


 

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