L’IDHBB – HUMAN RIGHTS INSTITUTE
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>En COLOMBIE
Le 18 avril 1998
L'assassinat d'Eduardo Umaña Mendoza
Nominé pour le Prix Ludovic-Trarieux 1996
Eduardo Umaña Mendoza, 50 ans, éminent avocat pénaliste colombien et avocat défenseurs des droits humains, a été assassiné dans sa maison par un escadron de la mort le 18 avril 1998. Trois personnes se présentant comme une équipe de journalistes de la télévision se sont présentées à l'entrée de son appartement qui était aussi son cabinet professionnel. Ils ont attaché sa secrétaire et tiré trois fois sur Me Umaña avec des armes équipées de silencieux. Lorsque la secrétaire est parvenue à se détacher quelques minutes elle ne pouvait que constater que Me Umaña était mort et que les assassins étaient repartis.
En 1992, Eduardo Umaña Mendoza était au nombre des avocats honorés lors du Dîner annuel des droits de L’Homme du " Lawyers Committee for Human Rights " et avait été parmi les candidats retenus pour le vote final du Jury de Prix Ludovic Trarieux de l’IDHBB en 1996. Umaña a œuvré à la création d’un cabinet d’avocats de défense des droits de l’homme bien connu en Colombie, le Corporación de Colectivo Abogados " José Alvear Restrepo " ainsi qu’a celle de l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme MINGA.
Il était spécialisé dans les causes qui impliquaient des clients " sensibles " incluant des membres de la guérilla emprisonnés et les syndicats accusé d’être liés aux groupes de guérilleros. Umaña était ainsi connu pour ses interventions dans plusieurs affaires, y compris la défense de responsables de syndicats pétroliers accusés d’être impliqués dans les attaques contre les installations pétrolières; la défense du syndicat des télécommunications de l'état (Télécom) dont les membres étaient poursuivis sous l’accusation en relation avec le terrorisme devant les "tribunaux sans visage " ; ainsi que pour sa représentation des familles des victimes de d'attaque du Palais de Justice en 1985 lors de laquelle l'armée a tué plus de 100 occupants des locaux de la cour suprême incluant de nombreux otages, après que le groupe de guérilleros M-19 ait pris le contrôle du bâtiment. Récemment, Umaña aurait réussi à obtenir l’autorisation judiciaire pour l'exhumation de victimes de l'attaque.
L'Organisation Mondiale Contre Torture— dont Umaña était membre du conseil exécutif— soutient que son meurtre a peut être été en rapport avec son appel récent pour rouvrir l’enquête sur le meurtre candidat de parti libéral de parti libéral à l’élection présidentielle de 1947, Jorge Gaitán, qui a été la cause d’un bain de sang pendant dix ans connu sous le nom de " La Violencia ".
Umaña avait réchappé à au moins deux tentatives antérieures de meurtre dans la décade précédente. Lors de la première, en 1991, Umaña avait reçu une série de menaces de mort qui se terminaient par un appel l'informant que les tueurs étaient sur le chemin de son cabinet dont il a pu s’échapper à temps. La deuxième fois, Umaña à échappé à un assassinat organisé ou enlèvement dans un café Bogota. Une semaine avant le meurtre d'Umaña, un de ses secrétaires a été frappée par un homme qui a justifié l’agression par le fait qu’elle continuait à travailler pour Umaña. D'après Daniel García Peña, un de deux commissaires de la paix nommé par Président colombien, Ernest Samper, Umaña aurait eu connaissance d’un récent complot pour l'assassiner et l’aurait signalé aux autorités en février. Le projet, selon García Peña, aurait impliqué prétendument des fonctionnaires de la sécurité de l'état aussi bien que des responsables de sécurité de la compagnie pétrolière d'état, Ecopetrol.
Au cours de l'année 1997, il y a eu trois meurtres semblables par les escadrons de la mort de défenseurs des droits de l’homme. En mai 1997, les hommes armés se sont rendus l'entrée à la maison de Bogota de Mario Calderón et Elsa Alvarado de l'organisation des droits humaine CINEP (de Centro Investigación y Educación Popular) en se prétendant agents du bureau du Procureur Général. Une fois à l'intérieur, ils ont mitraillé tout le monde dans la maison sauf le jeune enfant du couple, caché dans un placard. En février 1998, 16 individus armés ont traversé un secteur étroitement contrôlé du centre-ville au milieu d'une armée massive et opération de la sécurité de la police, et a entouré le lieu de travail de droits humains avocat Jesús María Valle Jaramillo du Comité de Permanente Derechos Humanos " Héctor Abad Gómez ". Trois hommes ont pénétré sans obstacle dans les bureaux de Valle Jaramillo, ont attaché les secrétaires, l'ont assassiné, et ont quitté les lieux sans incident. La veille du meurtre d'Eduardo Umaña, María Arango, militante des droits humains et membre du parti communiste a été surprise devant sa porte et abattue, d'après les communiqué de presse.
Le gouvernement Colombien a offert une récompense (approximativement $370,000) pour toute information permettant de parvenir à la capture des responsables du meurtre d'Eduardo Umaña. La facilité persistante avec laquelle les escadrons de la mort parviennent à accomplir les meurtres de défenseurs des droits de l’homme, et leur capacité à échapper à toute poursuite, pose la question de la volonté et de la capacité des polices de Colombie à répondre aux tactiques de la "sale guerre " qui semble résulter d’une collusion entre forces gouvernementales et non-gouvernementales.
(Source LHCR Amnesty International, Derechos Human Rights)
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