Bordeaux : Lieux de justice I
Bordeaux. Lieux de Justice : Derrière la Porte Cailhau, le Palais de l'Ombrière.(site Jean-Claude Golvin.)
Le Palais de l'Ombrière.
Le Palais de l'Ombrière au XVIème siècle par Léo Drouyn (AM Bordeaux, XL-B 595).
Le Palais de
l'Ombrière au XVIIIème siècle |
Le Palais de
l'Ombrière, ainsi appelé à cause de l'ombrage des grands arbres, qui, dans
les temps reculés, en formaient l'avenue, était au Moyen Age la résidence
habituelle des Ducs d'Aquitaine. Louis VII, Aliénor
d'Aquitaine, des rois d'Angleterre et de grands personnages y séjournèrent.
Le Palais est un édifice administratif depuis le milieu du Moyen Age, où il
abritait la Cour et les bureaux du Sénéchal de Gascogne et de la Connétablie,
c'est-à-dire de l'administration judiciaire et financière de la province à
l'époque anglaise. Après le
rattachement à la Couronne de France, le Parlement de Bordeaux (ainsi que
l'Amirauté de Guyenne) y tint ses audiences. |
Le Parlement, qui
ne comptait à son origine qu'un Président et sept conseillers, se composait à
la veille de la révolution de cent dix-sept officiers titulaires : un premier
président, neuf Présidents à
Mortier (du nom du bonnet fourré que portaient ces magistrats), deux
chevaliers d'honneur, quatre Présidents aux enquêtes, deux Présidents aux
requêtes, quatre-vingt-quatorze conseillers, un Procureur général, deux
avocats généraux, deux greffiers en chef). Le ressort qui
incluait l'ancien Duché de Guyenne, la Gascogne, les Landes, l'Agenais, le
Condomois, le Pays de Labour, le Limousin, le Périgord, le Bazadais et la
Saintonge, se divisait en trente sénéchaussées (qui pourraient
correspondre à nos actuels Tribunaux de Grande Instance).Son étendue
couvrirait tout le ressort de la Cour de Bordeaux d'aujourd'hui, ainsi que
celui des Cours d'Agen, de Toulouse, de Pau et de Poitiers pour partie. De 1557 à 1570,
Michel de Montaigne, qui avait succédé à son père (à 24 ans) dans l'office de
Conseiller à la Cour des Aides de Périgueux, y siégea lorsque cette
juridiction fut rattachée au Parlement de Bordeaux. Il y fut, selon Loysel,
l'une des "lumières du ressort ". |
Le plan du Palais
met particulièrement en valeur la grande salle avec un dédale de cours. C’est
un très vaste ensemble, sans régularité, accroché d'une part à la tour
d'angle sud-est du " castrum " et, de l'autre, à un donjon où les
communications intérieures ne se faisaient que malaisément. Si l’on en croit
les visiteurs l’impression était "peu flatteuse " : "
Nous vîmes le Palais des plaideurs qui consiste en une salle assez médiocre
qui a une rangée de piliers par le milieu qui fait deux allées de différente
largeur, le tout sale et malpropre, de même que les chambres qui sont
petites, obscures et sales, presque autant qu'à Poitiers ". (Claude
Perrault). |
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Vue de la place de
l'Ombrière depuis le palais |
Le donjon
rectangulaire, implanté à 40 mètres en avant du rempart était une grosse tour
rectangulaire de 18 mètres sur 14 sans escalier intérieur. On l'appelait
" arbalesteyre " parce qu'il y était adossé une caserne où
logeaient les arbalétriers royaux. La tour d'angle était bâtie sur la
muraille. Devant le Palais s’étendait la place en triangle dite "du
Palais ". L’Ombrière restera jusqu'à la
Révolution le siège des tribunaux et la prison principale de Bordeaux. |
Bordeaux. Le premier Palais de Justice de Bordeaux : le Palais de l'Ombrière.(site Jean-Claude Golvin.)
1810-1846
- le "Palais des Tribunaux Civils"
Le Palais de
l'Ombrière étant promis à la démolition dans la perspective de l'ouverture de
l'actuelle rue du Palais-de-l'Ombrière, depuis 1791, la Cour Royale composée
de quatre chambres en 1837, ayant ressort sur la Gironde, la Charente et la
Dordogne, et le Tribunal de Première Instance ont été installés dans les
bâtiments de l'ancien Collège de Guyenne, en arrière du " Grand
Marché " (à l'emplacement de l'actuel Palais des Sports et ancien
marché Victor Hugo ). Faute de place, notamment pour les tribunaux criminels,
la Cour d'Assises siégeait près des prisons du Fort du Hâ à l'emplacement de
l'actuelle Ecole Nationale de la Magistrature. |
La Cour d'Assises siégeait près des prisons du Fort du Hâ jusqu'en 1846 |
Le "Palais des Tribunaux civils" (1810-1846) Entrèe principale |
En 1810, l’architecte Bonfin fut
chargé de donner une entrée digne de ce nom au "Palais des Tribunaux
Civils" où siégeaient à la fois la Cour Royale et le Tribunal. Il avait
deux entrées : l'une, rue des Ayres, et l'autre (l'entrée principale), rue de
Gourgues. Cette dernière était dotée de quatre colonnes doriques encadrant
une vaste porte à arcade, l'ensemble étant surmonté d'un entablement très
simple et d'une sorte de couronnement. Ce fut jusqu’à 1846, le Palais de
Justice (provisoire) de Bordeaux.B.F. |
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