Manon Cormier (1896-1945)
Avocate au barreau de Bordeaux
Manon Cormier en 1939.
1917 |
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1921 |
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Ardente féministe lorsqu'en 1921, il lui fallut choisir le thème de son discours de rentrée, elle refusa le sujet qui lui était proposé, l'Éloge du bâtonnier Lagarde, surnommé le "Girondin de 1848 " trois fois élu bâtonnier de l'ordre, pour choisir de célébrer une autre girondine mais de 1793, et une autre Manon, Madame Roland, donc on dit qu'elle a murmuré en juin 1793 au pied de la guillotine : "O liberté! que de crimes on commet en ton nom", non pas en portrait mais en procès. |
1936 |
Ces conférences, nombreuses, n'étaient pas la seule traduction de ses engagements. Elles étaient aussi l'occasion de faire briller des dons littéraires appréciés lorsqu'elle évoquait "Les Héroïnes d'Henri Bataille". De surcroît, la plume le disputait au verbe, puisqu'on lui doit un ouvrage sur "Juliette Adam", couronné par le Prix Montyon en 1936, comme plus tôt, en 1925 son livre "M. de Guillerague", parlementaire humaniste de Guyenne au XVIII siècle, avait reçu un prix de l'Académie de Bordeaux. |
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1930 |
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Au début des années 30, elle a appartenu aux pionnières qui entrent dans un cabinet ministériel . En 1934 elle a appartenu au cabinet ministériel de Louis Marin alors Ministre de la Santé publique et de l'éducation physique de février à 8 novembre dans un gouvernement Doumergue. En 1940, elle choisit de devenir sous-directrice au bureau du contentieux du Ministère du Ravitaillement. Elle y occupe à compter du 1er août le poste de chef de service au ministère du Ravitaillement.C'était alors pour elle l'occasion de servir un engagement plus urgent et plus intense encore que tous les précédents : la Résistance. On sait notamment, par la relation qui en a été faite après la Libération et la gratitude qui lui en a été manifesté, que depuis son ministère elle agissait en liaison notamment avec l'action clandestine des parlementaires résistants du groupe des "Quatre-vingt" qui avaient refusé, le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
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1945 |
Arrêtée par la Gestapo, le 30 septembre 1943, au sein même du ministère du Ravitaillement, qui se trouvait alors aux Invalides, à Paris, elle sera le 11 novembre transférée à Bordeaux pour être incarcéréee au Fort du Hâ, pendant plusieurs mois,puis à Fresnes en mars 1944, avant de connaître en avril la déportation.
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![]() Plaquette éditée par Madame Dartigue-Peyrou, à sa mémoire. |
Maité Bordan, Manon Cormier est morte au terme de son calvaire. LNR.28 juin 1945.
Carte-lettre envoyée par Manon Cormier de Genève un mois avant sa mort. Coll. Dartigue-Peyrou.
Panthéon. Sur un pilier du fonds à droite, la liste des écrivains morts pour la France en 1939-1945 . Les noms de Marc Bloch et de Robert Desnos figurent sur le mêe pilier.
Monument aux morts du barreau de Bordeaux.
Pour en savoir plus, on pourra lire : Bernard Lachaise, Manon Cormier, une bordelaise en résistance (1896-1945), aux éditions Confluences, parution 2016.
MUSÉE DU BARREAU DE BORDEAUX |