Le
nouveau Tribunal de Grande Instance de Bordeaux présenté par Sir Richard Rogers
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"Il ne suffit pas de rendre la
justice, il faut que l'on voit qu'elle est rendue"
Crédits
photographiques : Christian Richters/Richard Rogers Partnership
1998 : Un nouvel ensemble judiciaire abrite
le nouveau TGI, parallélépipède de verre, d'acier et de bois conçu par Sir
Richard Rogers. Comme en 1935, comme en 1969, on a conservé les deux tours
jouxtant l'ancien château du Hâ. Mieux, le XXème siècle finissant en a ajouté
une troisième, haute et carrée, qui monte la garde à l'angle de la Place Pey
Berland : les nouveaux locaux de l'ENM. Mais depuis les derniers mois du
XXème siècle, tous les regards sont tournés vers le nouveau Tribunal par
lequel Sir Richard a voulu annoncer une justice plus transparente pour le
futur. Comme un message pour le XXIème siècle, sa "grande boite vitrée
", variation architectonique sur l'adage britannique "justice must
not only be done, but also seen to be done ", est une question posée à
l'avenir. |
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" Sur la
demande du Ministère de la Justice, il importait de concevoir un bâtiment qui
renforce l'idée de transparence, d'ouverture et d'accessibilité réelle du
système judiciaire français. Dans le respect du cadre historique et de
l'importance du bâtiment à l'égard des droits civiques, nous désirions
réaliser un projet qui ne soit pas traité avec trop de déférence. En effet,
il a été envisagé, dès le départ, de créer un volume simple, comme Beaubourg,
qui révèle clairement sa fonction et son organisation. Par conséquent,
l'organisation des parties intégrantes du TGI résulte en une transparence qui
facilite le sens d'orientation et rend plus ouverte et accessible une
institution qui, par le passé, a toujours été imposante. Il en découle, nous
l'espérons, une forte conjonction des exigences formelles qui garantit que
justice est faite. |
Il n'est pas excessif de considérer le bâtiment comme une interprétation moderne d'une forme classique, articulée par des colonnes gracieuses et le rythme des baies évoquant la forme d'un temple simplifiée. Au lieu du portique, l'élévation de petite taille, côté rue, est définie par une loggia qui oriente le tribunal vers la cathédrale gothique et la ville au-delà. |
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Le public pénètre dans le bâtiment par l'escalier situé sur le côté. Sept salles d'audiences s'élèvent sur des pilotis au-dessus de la plinthe et sont lisibles à la fois de l'intérieur et de l'extérieur. Les membres du public peuvent regarder directement en bas en suivant " l'épine dorsale " de l'atrium qui sépare les salles d'audiences du bloc de bureaux en arrière plan. D'après le plan d'implantation, on distingue clairement, à travers l'atrium, les routes de circulation dédiées à la fois au public et aux magistrats. |
Les thèmes, de
longue date, développés par notre agence, tels que l'élaboration d'un projet
qui respecte le milieu naturel, la lisibilité et la transparence, et
l'expression des technologies de construction, trouvent une expression dans l'esthétique
du bâtiment, dans son ensemble. De plus, l'intention architecturale a été de
créer un ensemble organique pour le TGI, dans son intégralité, de manière
analogue au Centre Pompidou qui marque les débuts de Richard Rogers
Partnership A l'instar du
Centre Pompidou, le TGI de Bordeaux glorifie l'espace public et
l'accessibilité du public. Parmi les projets réalisés par RRP, ces dernières
années, celui de Bordeaux est le plus révélateur." ©Sir Richard Rogers * |
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Le texte anglais et sa traduction ont été aimablement offert à l'IDHBB par
Richard Rogers Partnership à l'occasion de la publication de l'ouvrage "Le
procès équitable". Reproduction interdite.
Crédits photographiques : Christian
Richters/Richard Rogers Partnership
LONDON
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